BIO "THE SHADOWS"
The Shadows est un groupe de rock britannique ayant été actif des années 1950 jusqu'aux années 2000. C'est un groupe pionnier du rock britannique qui est toujours une référence.
Premier groupe de rock européen en 1958, les Shadows accumulent les hits internationaux dès le début de leur carrière, d'abord en compagnie de Cliff Richard, l'artiste le plus vendu en Angleterre, puis en solo, avec des titres généralement instrumentaux. "Apache" notamment, bouversera la musique pop en 1960. Avec "Wonderful Land" (N°1 en 1962, le titre le plus vendu en Grande Bretagne de toute la décennie 60's - plus qu'aucun autre single, y compris des Beatles), ils sont les premiers à mélanger des guitares électriques à un orchestre classique. Ils seront les plus gros vendeurs de disques au monde en 1962/1963 et signent des dizaines de hits jusqu'à la fin des années 60.
Après une brève séparation, ils retrouvent le succès, avec des ventes considérables et plusieurs N°1 dans les années 1970 en Grande Bretagne (les albums "20 Golden Greats" et "String of Hits" dépassent chacun le million de disques vendus), et de nombreux albums disque d'or et platine dans les années 1980.
Le groupe se sépare fin 1990 après un dernier album classé dans le Top 5, puis se reforme pour un best of (nouveau Top 10 et disque d'or en Grande Bretagne) et deux tournées triomphales en 2004 (Royaume Uni) et 2005 (Europe) dont les concerts ont été enregistrés sur un coffret double CD et sur 1 DVD " The Shadows Final Tour".
Le dictionnaire britannique définit les Shadows comme "les principaux précurseurs d'un phénomène musical universel". Ils sont encore à ce jour le groupe de loin le plus titré des charts britanniques.
Les débuts
Composé originellement de Hank Marvin (né le 28 octobre 1941), Bruce Welch (né le 2 novembre 1941), Tony Meehan (remplacé en 1961 par Brian Bennett) et de Jet Harris, les Shadows sont le premier groupe de rock européen. Leur formation 2 guitares / basse / batterie peut sembler évidente aujourd'hui, tant elle influença des milliers de groupes, mais elle était inédite à l'époque. Ils sont également les premiers en Europe à utiliser des guitares Fender et une basse électrique, plutôt qu'une contrebasse.
Ils débutent au collège, sous les noms des Railrollers puis des Drifters, et deviennent le groupe et les compositeurs de Cliff Richard, qui devient vite en leur compagnie la plus grande vedette du Royaume-Uni, accumulant les hits sans discontinuer pendant 5 décénnies. Il reste aujourd'hui l'artiste ayant vendu le plus de disques en Angleterre (250 millions), et sa carrière peut être comparé en France à celle de Johnny Hallyday.
Marvin et Welch sont sans aucun doute le duo de guitaristes rock le plus évolué d'Europe dans les années 60. Marvin deviendra le premier guitar hero européen, et aura une influence considérable et encore perceptible de nos jours, engendrant des émules dont certains sont devenus célèbres (Brian May, Mark Knopfler, David Gilmour, Eric Clapton, Pete Townshend, Jeff Beck, Jimmy Page, Chris Rea, Mile Oldfield, pour n'en citer que quelques uns...).
D'abord exclusivement associés à Cliff Richard, les Shadows entament une carrière solo couronnée de succès à partir de 1959, tout en continuant à enregistrer et composer avec Cliff régulièrement jusqu'en 1968, puis par intermittence.
Après une quinzaine d'énormes tubes en sa compagnie et quelques disques en solo, leur single Apache, N°1 dans le monde entier en 1960, bouleverse une génération et engendrera des milliers de vocations. Le son créé par les Shadows pose alors les bases de tout le futur de la pop music et devient une référence.
Le succès
Depuis 1958, les hits se succèdent dans le monde entier : les instrumentaux Apache (N°1), Kon Tiki (N°1), Wonderful Land (N°1 et plus grosse vente des années 60 au Royaume-Uni, devant tous les singles des Beatles), Dance On (N°1), Foot Tapper (N°1), et les Top 10 Atlantis (N°2), FBI, Man of Mystery, The Stranger, Guitar Tango, The Rise and Fall of Flingel Bunt, Shindig, The Frightened City, The Savage, Geronimo, Theme for Young Lovers, etc., ainsi que divers hits vocaux (Don't Make my Baby Blue, Top 10 en 1965 par exemple, ou The Dreams I dream et I Met a Girl).
Ils connaissent aussi un énorme succès avec leurs disques en compagnie de Cliff Richard, avec une incroyable succession de plus de 30 hits qui sont tous des Top 10 et sont devenus des standards : Living Doll (N°1), I Love You (N°1), Please Don't Tease (N°1), The Young Ones (N°1), Bachelor Boy (N°1), Travellin Light (N°1), Summer Holiday (N°1), Do You Wanna Dance (N°2), "I Could Easilly Fall in Love with You" (N°2), et "Willie and the Hand Jive" (N°2), "Gee Wizz it's You", "Move It" (N°2), "Lucky Lips", "Nine Times out of Ten", "Don't Talk to Him", "A Girl Like You", "It'll Be Me", "It's All in the Game", "On the Beach", "In The Country", "Visions", "Voice in the Wilderness", "Constantly", etc.
Leurs albums "Dance with The Shadows" (1961) et "Out of The Shadows" (1962) sont également N°1, ainsi que plusieurs albums en compagnie de Cliff Richard ("Me and my Shadows" par exemple). Plusieurs de leurs EPs (singles avec 4 titres) se classent également N°1 (Shaddogie, Nivram, Sleepwalk, Shazam, Little "B", Perfidia, Mustang et quelques autres sont des standards), et ils sont les seuls artistes de tous les temps à être N°1 la même semaine dans les charts des singles, des EPs et des albums.
Les Shadows sont également à l'affiche avec Cliff de plusieurs films entre 1959 et 1964 (Expresso Bongo, The Young Ones, Summer Holiday, Wonderful Life, Finders Keepers) qui battent les records du box office (devant les James Bond !), puis de plusieurs pantomimes et comédies musicales au succès retentissant à Londres au cours de la seconde moitié des 60's (Thunderbirds, Alladin and his Wonderful Lamp).
Ils sont le groupe le plus connu et le plus influent de toute la période 1958/1963, et seront les plus gros vendeurs de disques au monde, devant Elvis Presley, en 1962 et 1963. Leur succès aux USA est malgré tout assez mitigé, et malgré quelques hits et divers passages au fameux Ed Sullivan Show, leur carrière américaine ne décollera pas durablement. L'Asie, et le Japon notamment, les accueille par contre à bras ouverts.
Après presque cinq années de règne sans partage sur la scène britannique et européenne, les Shadows voient un coup de frein progressif à leur carrière avec l'arrivée explosive des Beatles.
Les succès en singles sont petit à petit un peu moins conséquents, bien qu'ils obtiennent encore plusieurs Top 10 jusqu'en 1968 (le très fameux Top 5 "The Rise and Fall of Flingel Bunt" et le N°1 "The Next Time" avec Cliff, et quelques Top 20 instrumentaux et vocaux comme "Genie with the Light Brown Lamp", "The Warlord", "Maroc 7", "A Place in the Sun", "The Next Time I See Mary Ann", "Stingay", "Don't Forget to Catch Me", "Rythm and Greens", etc). Leurs albums seront par contre tous des Top 10 et encore de très grosses ventes dans les 60's, et leurs tournées font toujours salle comble, même si après 1968 ils n'ont pas de hit en single pendant un temps.
Ils continuent malgré cela, seuls et en compagnie de Cliff Richard, à aligner leurs albums dans les charts jusqu’en 1970 et ils composent également plusieurs hits de Cliff en solo (le Top 10 "The Day I Met Mary" par exemple).
Si en France leur succès fût assez bref, il laissèrent une trace importante, influençant de nombreux musiciens.
La première séparation et le retour au succès
En 1969, le premier album solo de Hank Marvin est un succès, et son single "Sacha" est N°1 en Australie. Le groupe se sépare pour quelques temps, et Marvin signe deux Top 10 en duo avec Cliff Richard en 1970. Puis Marvin et Welch forment un trio vocal avec John Farrar, un guitariste australien qui composera également pour Olivia Newton-John, la compagne de Bruce Welch, qui la fit débuter et lui composa et produisit plusieurs N°1 aux USA et en Grande Bretagne. On lui doit notamment les tubes mondiaux de Grease (le N°1 mondial "You're the One that I Want" en duo avec John Travolta) et Xanadu.
Le premier album de Marvin, Welch & Farrar, unanimement salué par la critique (et voté 2ème meilleur album britannique après "St Pepper" des Beatles), est un hit, sans toutefois réussir à faire oublier le répertoire des Shadows.
Le groupe revient en 1973 avec un album très rock, "Rockin' with curly leads", en ayant intégré Farrar aux Shadows.
1975 apporte un nouveau grand succès populaire, d'abord avec le tube vocal Let me be the One en 1975 qu'ils interprètent à l'Eurovision (très à la mode à l'époque et qui vient alors de révéler Abba), où ils terminent seconds, puis avec l'album "Specs Appeal", qui est aussi un hit. De nouvelles tournées suivent, ainsi qu'un album live à l'Olympia de Paris.
En 1976, leur compilation 20 Golden Greats est N°1 (meilleure vente de l'année au Royaume-Uni, avec plus d'un million d'albums) et est le premier disque à faire l'objet d'une publicité télévisée. Un nouvel album suit en 77, "Tasty", puis "Thank You Very Much" (un live avec Cliff) est un Top 5 en 1978 et un énième disque d'or. Marvin sort également un nouvel album solo.
L'album String of Hits est N°1 en 1979 (plus d'un million d'exemplaires au Royaume-Uni). Les singles ne sont pas en reste, avec plusieurs tubes classés dans le Top 10, comme leur reprise très appréciée de "Don't Cry For Me Argentina" (N°5), et les Top 10 Theme for the Deer Hunter et Riders in the Sky en 1980. Quelques autres singles se classeront dans les charts durant les années 1980, et Marvin décrochera un N°1 avec Cliff Richard en 1986 ainsi que quelques hits en solo.
En 1980, ils quittent EMI et fondent leur label chez Polydor. Tous leurs albums des années 80 seront disque d'or ou platine au Royaume-Uni et bien classés dans les charts (entre 80 et 84 : "Another Sting of Hot Hits", "Change of Address", "Hits Right Up Your Street", "Life in the Jungle", "XXV", et "Guardian Angel"). Le double "Silver Album", vendu uniquement par correspondance en 1983, dépasse les 500 000 exemplaires. Les vidéos se classent très bien également.
De son côté, Marvin sort "Words and Music" en 1982, qui contient le hit single "Don't Talk". L'album "All Alone With Friends" suivra en 1983.
En 1984, le groupe fait une tournée triomphale avec Cliff Richard, dans les plus grandes salles du pays. La vidéo est un nouveau grand succès. Après un break en 1985, l'album "Moonlight Shadows" est un retour réussi dans le Top 5, suivi de "Simply Shadows" en 87, lui aussi classé dans le Top 5 et disque de platine, et des albums "Stepping to The Shadows" et "At their very Best", tous les deux classés dans le Top 10.
En 1989, ils se retrouvent pour deux concerts devenus mythiques au stade de Wembley. Ils participent également en 1990 à un concert géant à Knebworth, en compagnie de Paul McCartney, Pink Floyd, Phil Collins, Eric Clapton et Tears for Fears.
Les Shadows recoivent aussi plusieurs awards et leurs multiples tournées internationales font salle comble.
Le groupe se sépare fin 1990, après "Reflection", un album à nouveau classé dans le Top 5, laissant Hank Marvin à une carrière solo faite de 8 albums qui sont eux aussi tous des hits, et de tournées internationales invariablement bondées.
Des années 50 aux années 1990 ce seront pas moins de 71 singles des Shadows qui auront été classés dans les charts (en cumulant les 45 T avec et sans Cliff), dont 12 N°1, + 6 hits pour Marvin en solo, dont un N°1, et plusieurs dizaines d'albums classés.
Après la séparation
Une dizaine de compilations des Shadows et de Hank Marvin ont, depuis leur séparation, atteint les charts au Royaume-Uni et dans divers pays (la derniere a été classée N°7 en 2004 au Royaume-Uni et certifiée disque d’or). Tous les albums solos de Marvin publiés dans les années 1990/2000 sont disques d’or ou de platine, et le tout dernier paru au printemps 2002 s’est classé dans le Top 10 au Royaume-Uni et dans plusieurs pays.
Les Shadows se sont à nouveau réunis pour une longue tournée triomphale dans de grandes salles de concert au Royaume-Uni en 2004, puis dans le reste de l'Europe en 2005, qui fit l'objet d'un album live et d'un DVD à succès.
Récompenses et reconnaissances
Qui imagine de ce côté-ci de la Manche que les Shadows ont passé plus de temps dans les charts britanniques que Madonna et 5 fois plus que U2, qu'ils ont 2 fois plus de hits que les Beatles (mais moins de N°1) et qu'ils sont avec Cliff Richard et Elvis Presley les seuls artistes à avoir passé 6 décennies à figurer dans les meilleures ventes de disques ?
Les Shadows ont été décorés par la reine du Royaume-Uni, tout comme Cliff Richard – désormais Sir Cliff – qui fut le premier chanteur de l'histoire à être fait Chevalier. Le groupe a reçu de nombreux awards, dont plusieurs Ivor Novello Awards (l'équivalent des Victoires de la Musique françaises) en 1978 et en 1983, un Silver Clef Aaward en 1978, un Mojo Award en 2005, etc.
Hank Marvin, désormais légendaire, est considéré comme un guitariste exceptionnel et très mélodique, ayant crée un style immédiatement identifiable qui inspirera de nombreux grands guitaristes. En France, on compte parmi leurs fans des artistes comme Laurent Voulzy, Jean Michel Jarre, Indochine ou Jean-Pierre Danel. Marvin a également enregistré en duo avec Paul McCartney sur son album "Back to the Egg", ainsi que pour deux singles, l'un avec Brian May, l'autre avec Mark Knopfler. Il a par ailleurs joué sur quelques titres avec McCartney en compagnie de David Gilmour et Pete Townshend, et avec Steve Hackett ou encore Olivia Newton-John, et fut sur scène l'invité de Jean Michel Jarre, lors du gigantesque concert des Docklands à Londres en 1989. En 1980, Paul McCartney se déguise en Hank Marvin dans le clip de son hit mondial "Coming Up", et Marvin fut l'invité de Dire Straits sur la scène de Wembley en 1985. Mark Knopfler rejoindra les Shadows sur scène pendant leur tournée en 1986.
Bruce Welch, guitariste rythmique réputé pour sa rigueur et sa précision, a été élu en septembre 2000 « Guitariste rythmique du siècle » par le magazine britannique Guitarist. Il mène aussi une très prolifique carrière de compositeur et producteur (plusieurs N°1 aux USA et au Royaume-Uni, avec mais aussi hors des Shadows, pour son ex-femme Olivia Newton-John (plusieurs N°1 aux USA et en Grande Bretagne) et pour Cliff Richard, avec plusieurs albums et de très nombreux hits, dont le N°1 mondial We Don't Talk Anymore, vendu à plus de 5 millions de singles en Europe et aux USA.)
Jet Harris reste une icône pour les musiciens du monde entier (il fut le premier bassiste à avoir utilisé une basse électrique et non plus une contrebasse en Europe), et fut remplacé par John Rostill, bassiste et compositeur à succès (plusieurs hits mondiaux), décédé accidentellement en 1973. Alan Tarney prend alors la place de bassiste au sein des Shadows, avant de produire à son tour avec un succès mondial Cliff Richard puis le groupe A-ha (plusieurs N°1 en Grande Bretagne et aux USA.
Tout aussi mythiques désormais sont les batteurs Tony Meehan (décédé accidentellement en 2005), puis son remplaçant à partir de 1961, Brian Bennett, influence majeure de musiciens tels que Phil Collins ou Stewart Copeland, de Police, réputé comme l'un des plus grands batteurs de pop/rock. Certains de ses solos les plus fameux sont étudiés depuis des années dans les écoles de jazz-rock. Bennett est également un compositeur célèbre de musiques de films, récompensé par 6 Ivor Novello Awards. Il a enregistré en 2006 une nouvelle version de "Move It", le premier hit de Cliff Richard and The Shadows, en compagnie de Cliff et de Brian May (de Queen), et se sont produits ensemble à Wembley en octobre.
INTERVIEW POUR GUITAR & DRUMS IL Y A QQUES ANNEES AU SUJET DE MES RENCONTRES AVEC LES SHADOWS
Interview de Jean-Pierre pour Guitar & Drums :
« J'ai eu la chance de rencontrer les Shadows à plusieurs reprises, tout d’abord dans les années 80.
Totalement fasciné à l'écoute, en février 79, de leur premier album 25 cm (datant de 1961), offert par un ami de ma sœur, je me suis mis à les imiter chez moi et en classe avec un jouet, puis avec une guitare plus réaliste, quoique presque un jouet encore, que je malmenais pendant des heures jusqu'à trouver les premières notes de « Shadoogie » ou de « Nivram ».
Je faisais le tour des disquaires et des marchés aux puces de Paris, et j'ai acheté tout ce que j'ai pu trouver à l'époque comme vinyles de mes idoles.
En mars 1980, la première opportunité surprise de les rencontrer se présenta. Mon père, Pascal Danel, venait de terminer deux semaines de concerts à l'Olympia, quand le directeur, Jean-Michel Boris, connaissant ma passion pour les Shadows, nous annonça avec plaisir leur venue quelques semaines plus tard...
En me promenant dans Paris, j'ai eu un choc en voyant, collées sur les palissades, les affiches de mon père, aux cotés de celles des Shadows... Je n'y croyais pas jusqu'à cet après-midi où nous assistâmes à la rapide balance (« Let me be the One », « Riders in the Sky »...) et où nous sommes allé les rencontrer dans les loges, présentés par JM Boris.
Coulisses de l'Olympia – Mars 1980
Deux heures de rêve absolu pour moi ! Photos, dédicaces de ma soixantaine de vinyles (hélas disparus depuis...), programmes et 45 T offerts par leur manager Brian Goode...
Vint ensuite un concert réellement remarquable, qui m'a laissé un grand souvenir. Perfection, émotion et décontraction... Vraiment, et même avec un recul désormais plus professionnel, c'est parmi ce que j'ai vu de mieux.
Après le spectacle, nous sommes retournés backstage. Nous avons présenté notre ami Laurent Voulzy à Hank (fan inconditionnel, Laurent était aux anges...). Il est resté pantois quand Marvin a quitté l'Olympia avec le tout nouvel album live de mon père sous le bras, enregistré quelques semaines auparavant dans cette même salle !
En décembre de la même année, nous retrouvions les Shadows dans les loges du théâtre Mogador à Paris, et nous fûmes accueillis extrêmement chaleureusement après le concert, et cela reste aussi un formidable souvenir.
Après quelques contacts par courrier et téléphone, mon père, devenu un temps producteur d'émissions télé, invita Hank sur le tournage de Macadam en juin 83 où il interpréta deux titres de son album du moment (« Invisible Man » et « The Hawk and the Dove »). Voulzy était venu spécialement de Paris pour revoir Hank sur le tournage qui se déroulait en Ardèche.
Nous avons aussi présenté à Hank l'un des guitaristes de mon père, Pierre Téodori, qui écrira deux titres pour les Shadows dans les années 80.

Hank Marvin, Laurent Voulzy et un ami, Billy Nencioli, dans les loges de Macadam – Juin 1983
Brian Goode et Marvin ont semblés enchantés de l'émission et de l'ambiance sur le plateau, de la région et des restaurants gastronomiques... C'est sans doute grâce à cette bonne impression qu'ils ont convaincu les Shadows au complet de venir au printemps 84 pour un Macadam spécial qui leur était consacré (ils n'étaient pas venus en télé en France depuis des années.).
A la grande surprise de la chaîne, qui savait que nous étions tous fans et que nous les connaissions, nous avons reçu un télex de leur label chez Polydor, Roll Over Records: "Pour vous, nous tenons à venir gratuitement... ". Classe...
De retour d'une longue tournée en Australie, les Shadows arrivèrent donc début avril sur le tournage situé en Camargue. Hank, que nous connaissions le mieux, toujours aussi chaleureux, ainsi que Brian Goode, Bruce et Brian ravis, mais tout de même légèrement anxieux au sujet de la nature annoncée du tournage (mêlant musique et comédie), Alan Jones, le basiste, franchement relax, et Cliff Hall, le pianiste, arrivé le lendemain, avec l'humour qu'on lui connaît...
Accompagnés de leur road, les Shadows semblaient un petit peu fatigués par plus de 80 concerts, sans parler du décalage horaire. Surtout, ils arrivaient du soleil, et ne s'attendaient pas à un tel froid glacial dans le sud de la France... Ma mère eût la tache délicate de leur expliquer précisément les tenants et aboutissants de l'émission, plutôt inhabituelle.
Ils furent finalement tous conquis par le concept et se prêtèrent tous avec enthousiasme et grand professionnalisme aux mises en scène et gags de l'émission. Ils accompagnèrent même mon père, ce qui n'était pas vraiment prévu, sur une de ses chansons évoquant les 60's et les Shadows eux-mêmes... (comme il le dit, il est le seul avec Cliff !).
La dédicace de Hank sur la Stratocaster de Jean-Pierre. Sur le tournage de Macadam – Avril 1984.
Le français des Shadows n’était pas très bon, et Hank, Bruce et Brian ont beaucoup ri en essayant de se remémorer quelques souvenirs scolaires à ce sujet…
Hank se souvenait d’une phrase en particulier : « Le cheval a besoin de nourriture. »…! Ce qui lui était d’une utilité toute relative ! Mais cela lui servait de commentaire à presque chaque indication du réalisateur ou de nous-mêmes. Il le dit d’ailleurs au cours de l’émission.
Pour éviter ces problèmes avec la langue de Molière, leur réaction la plus courante était de répondre « No problem ! », qui devint un mot clé sur le tournage.
Bruce, toujours le premier prêt dès 7 heures du matin, accro au pain beurré et au thé, Hank n'arrêtant pas les gags de gamin et imbattable au baby foot, Brian très gentleman, Cliff et Alan fêtards arrosés et tardifs... Les 5 jours de tournage furent un régal pour tous, et particulièrement pour moi.
Hank me dédicaça ma Strat ; j'eus droit à un petit boeuf, à l'essai de leurs guitares et à des compliments miraculeux pour le gamin de 15 ans que j'étais. Photos encore, vidéo, dédicaces, cadeaux et souvenirs (je garde précieusement la courroie de Bruce dédicacée Bruce Welch Shadows ??).
L'émotion au moment du départ était réelle et les Shadows semblaient attristés de quitter cette atmosphère et nous invitèrent à leur rendre visite en Angleterre.
Pour de multiples raisons, je n'ai pas pu hélas me rendre sur la tournée qui a suivi avec Cliff Richard. Mais au printemps 1986, au moment où Cliff et Hank étaient N°1 avec leur nouvelle version de « Living Doll », et où les Shadows sortaient avec le succès que l'on sait leur album Moonlight Shadows, nous sommes allé assister à trois concerts à Windsor. Ils me laissèrent filmer un spectacle complet depuis la régie, et j'emportais là encore une forte impression et de nombreux souvenirs (photos, visite de la scène...). Brian nous montrant les photos de son studio ; Bruce des photos de concert avec Mark Knopfler ou Hank évoquant son départ prochain pour l'Australie...

Les Shadows, Jean-Pierre, Pascal et un ami – Windsor 1986
J'ai ensuite failli aller enregistrer dans le studio de Brian en 89, mais nos plannings se sont révélés incompatibles car les Shadows étaient en tournée en Australie.
J’ai revu Hank en concert à l’Olympia en avril 2000, Bruce et Cliff Hall en octobre de cette même année, lors de la réunion du fan-club français, puis j’ai assisté à Paris en 2005 à l’un des concerts de leur tournée d’adieu, avant d'avoir la chance d'enregistrer avec Hank fin 2006 pour Guitar Connection 2, qui sort au printemps 2007.
Je reste toujours aussi admiratif de leur talent et de leur carrière, et particulièrement impressionné par leurs prestations live, et aussi leur travail de producteurs, principalement celui de Bruce, pour les formidables albums de Cliff dans les 70's, qui sont parmi ce que je connais de tout meilleur dans le genre et une référence pour beaucoup de monde dans la profession.
Au travers de leur long parcours et leurs multiples expériences, les Shadows restent la plus belle émotion musicale de ma vie... ».