Jean-Pierre retravaille en début d’année l’enregistrement de « Chez Toi et Moi » au studio Davout, avec Jean-Jacques Gennevard (ex-clavier de Johnny Hallyday), Bernard Paganotti, le bassiste attitré de Francis Cabrel (et bien d’autres…), et Claude Grillis, l’ingénieur du son de Michel Jonasz et Elsa.
Il croise aussi Axel Bauer et son bassiste Laurent Griffon, qui accompagnera Jean-Pierre sur scène l’année suivante, et divers artistes comme le groupe corse I Muvrini. Le groupe Duran Duran enregistre également dans le studio d’à côté.
Il fait à cette occasion une séance photo dans les couloirs du studio, dont un cliché en noir et blanc sera repris pour les affiches et cartes postales, et une photo couleur pour la future vidéo du concert de Paris en 1991.
Affiche – 1990.
Le single remixé part en radio, et y est très bien accueilli, notamment par NRJ qui le diffuse tous les jours. La face B est la version instrumentale jouée à la guitare (et qui sera classée 10ème du Top Web en …2002).
Mais quelques désaccords avec la maison de disque sur l’album à venir vont pousser le père de Jean-Pierre à lui conseiller de stopper net, malgré ce bon accueil. Le single est arrêté, et le contrat avec Flarenasch cassé. Une erreur, d’après le principal intéressé :
« C’était une formidable occasion qu’on n'aurait jamais dû laisser passer. Mais on rêvait tout haut à l’époque. Mon parcours de producteur m’a par la suite fait comprendre les difficultés d’un monde auquel, à l’époque, je ne connaissais en fait que les échos des 60’s… ».
1990 – Studio Davout
Jean-Pierre et Christophe réalisent et enregistrent ensuite, toujours à Davout avec Bernard Paganotti et Jean-Jacques Gennevard, « Tolérance », un titre inédit de Pascal, écrit avec Joëlle Kopf, qui a signé les textes de plusieurs titres pour Patricia Kaas puis pour Zazie, et avait écrit aussi « Femme Libérée » pour Cookie Dingler dans les années 80. Sur ce titre, outre la production, l’arrangement et les programmations avec Christophe, Jean-Pierre tient la guitare, divers claviers et les chœurs.
Jean-Pierre retravaille parallèlement à l’écriture de nouvelles chansons et participe aussi à quelques spectacles.
Il passe plusieurs semaines au studio Altis, et enregistre une douzaine de morceaux, dont certains ont déjà été bouclés sous forme de maquettes et de programmations informatiques dans les deux années précédentes. Le but est bien entendu de sortir un album. Mais le résultat se fera attendre…Plusieurs de ces titres figureront néanmoins un peu plus tard sur diverses compilations.
Parmi ces enregistrements, « Chasseur d’Indien », qui connaîtra un joli destin quelques temps plus tard sur le net, « Ballade Pour une Amie », dont la version instrumentale « Ballad For a Friend » aura elle aussi un bel avenir en France sur le web (et un award aux USA), une chanson qui deviendra « Rock’n’Roll Cathedral », encore un instrumental futur hit sur le web, et « Pop Connection », un titre instrumental, qui se classera lui aussi plus tard au Top Web, mais à une décevante 41ème place.
Il est là encore bien entouré : Bernard Paganotti à la basse, Michel Gaucher, Kako et Alex Perdigon aux cuivres (l’équipe de Johnny Hallyday, Eddy Mitchell et Michel Sardou, entres autres), Claude Grillis à nouveau et Marc Chantereau, (percussionniste incontournable, présent sur des dizaines de tubes, de Claude François - « Alexandrie Alexandra » - à Jean-Jacques Goldman).
Jean-Pierre se charge bien sûr des guitares, des claviers avec Christophe, des programmations, et des chœurs (avec une ou deux choristes dans quelques titres). Sa bonne réputation de musicien lui facilite bien sûr la tâche, car il n’est pas évident de réunir ces pointures pour le projet d’un chanteur à peu près inconnu. Mais, ils connaissent bien Jean-Pierre en tant que musicien, et malgré les différences d’âge, le courant passe bien, et les musiciens sont ravis.
Jean-Pierre apprend en prime à manier du matériel plus que high-tech, et loue pour quelques jours un Fairlight, synthétiseur de légende (et de plus de 3 millions de francs de l’époque ! - soit au moins 500 000 € d’aujourd’hui) utilisé par quelques rares musiciens qui peuvent se permettre un tel investissement pour un instrument, comme Peter Gabriel, Yes, ou, en France, Jean-Michel Jarre et Daniel Balavoine.
Au studio Artistic Palace, Jean-Pierre travaillera également sur le modèle concurrent et tout aussi rare, le Synclavier, organe central du matériel utilisé à l’époque par Michael Jackson et Stevie Wonder.
Jean-Pierre en studio en 1990, avec le légendaire clavier « Fairlight », et pendant l’enregistrement de chœurs.
Jean-Pierre continue également d’accompagner son père sur scène.
Il le suit aussi lors de la promotion de sa compilation, qui dure encore, comme lors d’un spectacle filmé à l’Opéra Bastille, présenté par Christophe Dechavanne, en compagnie de nombreux artistes (Claude Nougaro, Richard Gotainer, Kaoma – interprètes de La Lambada-Hugues Aufray, Nicoletta, Gérard Lenorman, Hervé Christiani, etc.) représentant chacun une année par un de leurs succès (1967 pour Pascal avec « Kilimandjaro »). Jean-Pierre y discute aussi avec intérêt avec Eddie Barclay.
Jean-Pierre travaille aussi un court moment avec le chanteur Rachid Bahri, et rencontre à cette occasion le clavier-guitariste Patrick Marinier, avec qui il enregistrera entre 1997 et 2000 bon nombre de titres.
Durant l’été, il écrit la chanson « Hier ou Aujourd’hui », dans les locaux mêmes de la Sacem, où, ne sachant pas utiliser de partition, un piano est mis à sa disposition pour passer son concours d’arrangeur (il a déjà obtenu ceux d’auteur et de compositeur, obligatoires à l’époque). Cette composition deviendra quelques années plus tard une version instrumentale à la guitare, « Today or Yesterday », classée N°8 au Top Web en 2001.
Jean-Pierre participe avec son père à divers concerts, et notamment à deux spectacles sous l’égide de Ségolène Royal, alors ministre, et que la famille Danel connaît bien depuis des années.
En septembre se tient à Paris la Fête en Liberté - un équivalent de la Fête de l’Humanité, organisé par le syndicat F.O. - qui rassemble 250 000 personnes en deux jours sur la pelouse de Reuilly. Jean-Pierre participe avec d’autres artistes au concert des « découvertes », en compagnie notamment de Philippe Lafontaine qui vient alors de signer un N°1 avec son titre « Coeur de Loup ».
« J’ai dû chanter quelques-uns de mes titres de l’époque, que je destinais à l’album qui n’est finalement jamais sorti…Il y avait je crois « Besoin de Toi », « Ce Choix-là », « Chasseur d’Indien » et je ne sais plus pour le reste…Une vidéo doit exister quelque part… Il devait y avoir 3 ou 4 000 personnes ce soir-là sous le chapiteau…».
Paris – Septembre 1990.
Jean-Pierre compose également la musique du spot de pub qui annonce la fête sur Antenne 2 et Radio Nostalgie, qui en fait l’introduction de son titre « Besoin de Toi », et réalise diverses illustrations musicales pour les spectacles du grand chapiteau – qui rassemble 9 000 personnes venues voir entre autres artistes les Gipsy Kings, qui font à l’époque un carton mondial, et qu’il a déjà rencontrés sur Macadam.
Cela ne fait qu’encourager Jean-Pierre dans la voie de la composition et de la production, bien qu’il continue à enchaîner les spectacles comme musicien et comme chanteur-guitariste.
« A l’automne, je suis allé à Liège participer à un concert au profit de la Roumanie, qui sortait de la dictature avec les cruelles difficultés que chacun connaît. Le théâtre était magnifique, à l’italienne, et j’ai chanté, je crois, « Les Jours Sans Toi », avec une bande orchestre, le titre dans lequel Laurent Voulzy était venu m’épauler pour les chœurs…Il y avait de nombreux artistes, et j’ai notamment participé à une longue et épique version de « On Se Retrouvera » avec Francis Lalanne…
J’ai aussi chanté dans le Nord de la France, pour le concert des Restos du Cœur, parmi d’autres artistes.
A cette époque, que ce soit moi tout seul ou avec Christophe, on enchaînait les enregistrements pour divers artistes, les maquettes de mes propres titres, les concerts avec mon père et mes propres participations à des spectacles pour promouvoir mon album alors en préparation. L’emploi du temps était infernal ! ».
A ce moment là, c’est Remark, le label de Marc Lombroso, éditeur de Jean-Jacques Goldman et producteur de Vanessa Paradis qui suit de très près Jean-Pierre. Ils croient dur comme fer au potentiel d’un de ses nouveaux titres « La Route pour le Paradis »…Mais, là encore, la signature espérée n’aura finalement pas lieu, pour des questions budgétaires…Le titre sortira un peu plus tard sur une compilation, mais il faudra en fait attendre ses albums de guitariste pour que Jean-Pierre commence en fait une réelle carrière discographique régulière.
Il produit parallèlement un titre en studio, « En Solitaire », pour un ami chanteur qui avait participé aux spectacles musicaus de Robert Hossein, mais sans concrétisation avec une maison de disques.